Marie-Élaine Chénier

 


Auteure de:
L’Autonomie Affective en B.D.  (en préparation)

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Je n’ai jamais su ce que je voulais faire dans la vie. Non, en fait, oui… quand j’étais enfant, je voulais devenir une « scientifique » ! Mais une « scientifique », pour moi, c’était Gaston Lagaffe ! Quelqu’un qui mélange toutes sortes d’affaires ensemble, peu importe le résultat, au risque même de provoquer des explosions. Je trouvais ça drôle et ça avait l’air le fun. Mais bon, quand je suis arrivée au secondaire et que j’ai eu mon premier cours de chimie (que j’ai totalement détesté !!… Calculer les moles de molécules, ARRRKKK !!!! Pas pour moi, non merci!), j’ai su que mon rêve de devenir une grande scientifique libre et éclatée venait de prendre le bord.

Je n’avais plus rien devant moi. Mais le CEGEP et l’université arrivaient à grands pas, et je DEVAIS trouver ce vers quoi j’allais me diriger. Comme j’écoutais beaucoup la télé, je me suis dit : « tiens! Je pourrais aller travailler en télé ». J’ai alors fait du bénévolat à la télévision communautaire de ma ville en tant qu’animatrice télé. Je pense que j’étais « pas pire ». En fait, avec le recul, je crois que j’avais du talent et un certain potentiel mais… mon regard sur moi, à l’époque, était plutôt sévère. Je me trouvais plate et ordinaire. Et surtout, je trouvais que je n’avais rien à dire d’intéressant. J’ai donc choisi d’aller étudier ce qui se passait derrière les caméras.

Après mon Baccalauréat en communications à l’UQAM, je n’avais toujours rien à dire d’intéressant. Et comme je manquais terriblement de confiance en moi, je ne voyais toujours pas ma place sur le marché du travail. Je suis donc partie en voyage pour essayer de « me trouver ».

J’ai été en Europe, dans l’ouest canadien et en Afrique… mais je suis revenue tout aussi perdue. J’ai donc décidé de retourner aux études. J’ai été voir du côté de la coopération internationale, puis de l’intervention psychosociale, pour finalement revenir à mon point de départ : la télé.

Je suis devenue monteuse-réalisatrice, et pendant 15 ans, j’ai monté et réalisé les projets des autres… mais toujours sans savoir « ce que moi j’avais vraiment envie de dire ».

J’avais soif de créer quelque chose… quelque chose de signifiant. Mais voilà, tout n’était jamais assez signifiant à mon goût. En fait, j’étais complètement bloquée dans ma créativité. Mon censeur intérieur était tellement puissant qu’il annulait toutes mes tentatives créatrices.

Mais ma créativité castrée n’était pas la seule difficulté que je rencontrais dans ma vie… je portais en moi une détresse affective depuis que j’étais toute petite qui m’empêchait de ressentir le bonheur. J’avais maintenant 40 ans et je n’étais toujours pas heureuse.

Heureusement, dans ma recherche du bonheur, j’ai eu l’immense chance de rencontrer une femme merveilleuse qui m’a enseigné la chose la plus belle et la plus importante du monde: l’autonomie affective… ou comment apprendre à s’aimer inconditionnellement. 

Et ça, ça j’ai eu envie d’en parler ! Ça, j’ai trouvé que c’était vraiment signifiant ! Et j’ai choisi d’en faire une bande-dessinée. J’aurais pu en parler à travers une vidéo, après tout, c’est ça mon métier… mais non ! C’est par la bande-dessinée que ma créativité a choisi de s’exprimer!

À force de pratiquer l’amour de moi-même, j’ai réussi à me libérer de mon censeur intérieur et à prendre plaisir à dessiner ce qui m’habitait. Jamais je n’aurais imaginer un jour faire une bande-dessinée ! Et même souhaiter en faire plein d’autres après celle-ci ! Je vous l’offre en toute humilité en espérant que vous aurez autant de plaisir à la lire que j’en ai eu à l’écrire et à la dessiner. 

Marie-Élaine 

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